Dire que son arrivée à Paris le 12 août a été une surprise serait mentir. Voilà déjà plus d’un an que le staff du Paris Saint-Germain suivait les performances du défenseur ukrainien Illia Zabarnyi sous le maillot de Bournemouth en Premier League anglaise. L’hiver dernier déjà, il avait été question de sa venue lors du mercato d’hiver. Mais le club anglais s’était montré inflexible. On le comprend. Associé au jeune Dean Huijsen en défense centrale, Zabarnyi a permis aux Cherries de terminer la saison 2024-2025 avec la 2e meilleure défense du championnat anglais, juste derrière celle d’Arsenal (46 buts encaissés contre 34 buts par les Gunners) et de finir à une très honorable 9e place pour un club disposant seulement du 17e budget parmi l’élite.
Après avoir encore repoussé les offres du PSG en fin de saison dernière (l’entraîneur Luis Enrique aurait souhaité l’avoir dans son effectif dès la Coupe du monde des clubs qui s’est jouée aux USA en juin-juillet), Bournemouth a fini par céder contre 67 millions d’euros, une somme considérable pour un défenseur. Il faut dire que le natif de Troieshchyna dans la banlieue de Kiev a beaucoup d’atouts pour lui. Formé au légendaire Dynamo Kiev, celui qui a fêté son 23e anniversaire le 1er septembre dernier dispose déjà d’un solide bagage. Grand (1,89 m), rapide (il a été chronométré à 36 km/h), il a fait ses débuts en équipe nationale à seulement 20 ans et compte déjà 47 sélections.
Il fêtera la 48e ce vendredi à Wroclaw (Pologne) contre la France avec le brassard de capitaine pour le 1er match des deux équipes dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2026 dans un groupe D où figurent également l’Islande et l’Azerbaïdjan. Ce sera pour lui l’occasion pour lui d’affronter certains de ses nouveaux coéquipiers parisiens comme Bradley Barcola, Désiré Doué et Ousmane Dembélé, vainqueurs de la première Ligue des champions du PSG le 31 mai à Munich (5-0 face à l’Inter Milan). Si les débuts de Zabarnyi avec le PSG ont été assez neutres (deux titularisations contre Nantes lors de la 1ère journée, puis contre Toulouse lors de la 2e journée), personne ne doute qu’il va réussir dans la capitale.
Au sein d’une équipe du PSG dont l’effectif n’est pas pléthorique compte-tenu du nombre de matchs à jouer dans toutes les compétitions, il va rapidement trouver ses marques dans un secteur défensif où le Brésilien Marquinhos et l’Équatorien Pacho auront parfois besoin de souffler. « Chez nous, il a laissé un souvenir incroyable, déclarait récemment au quotidien L’Équipe un dirigeant de Bournemouth. C’est un top garçon, un incroyable professionnel avec de vraies qualités humaines ». « Au PSG, il y a Marquinhos et Pacho, renchérissait dans le même article Mircea Lucescu, le coach qui l’a lancé au Dynamo Kiev. Mais vous verrez qu’à la fin, c’est lui qui jouera le plus. Il a des qualités incroyables. »
Si le match de vendredi contre la France se déroulera en Pologne, c’est bien entendu parce qu’il n’est pas possible d’organiser des matchs officiels dans un pays en guerre. La guerre, Illia y pense sans cesse. Il a même sérieusement songé à s’engager quand la Russie a envahi l’Est de l’Ukraine avant de se dire qu’il serait peut-être plus utile autrement. Grâce à son salaire, il multiplie les dons auprès de l’armée. Et avec huit de ses coéquipiers en sélection, il soutient financièrement douze familles de supporters morts à cause du conflit.
À Paris, Illia Zabarnyi se trouve d’ailleurs confronté à une situation délicate. Engagé la saison dernière comme doublure de Gianluigi Donnarumma, le gardien russe Matveï Safonov (26 ans) est toujours là avec un contrat qui court jusqu’en 2029. Des rumeurs ont couru selon lesquelles Zabarnyi aurait demandé que Safonov soit transféré dans un autre club, rumeurs confirmées par le joueur ukrainien On a parlé des Turcs de Galatasaray mais rien ne s’est concrétisé. Pour sa part, le Russe s’est refusé à commenter et a même précisé qu’il « ne le ferait pas ». Statu quo donc pour le moment. Mais on voit mal comment les deux joueurs pourraient coexister sur la durée à Paris. Les dirigeants parisiens eux-mêmes en sont conscients.
Christophe CARMARANS pour France Ukraine News
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