Une manifestation qui a rassemblé environ 500 personnes s’est déroulée samedi sur la Promenade des Anglais à Nice. Comme dans de nombreuses villes de France, les participants voulaient marquer leur soutien à l’Ukraine et maintenir l’espoir, deux ans après le début de la guerre.
Une nuée de drapeaux jaune et bleu, une foule compacte et déterminée, des prises de parole poignantes et volontaires, c’est ce qui a marqué le défilé organisé samedi en fin de matinée par l’AFUCA, l’Association Franco-Ukrainienne de la Côte d’Azur, pour commémorer les deux ans passés depuis l’attaque russe contre l’Ukraine du 24 février 2022. Deuxième foyer d’accueil français derrière l’Île de France à avoir hébergé le plus de réfugiés, les Alpes-Maritimes en comptent aujourd’hui 13 000 dont 3 500 enfants.
« Aujourd’hui, personne ne doute que ce pays et ce peuple, doivent être libres et indépendants » a déclaré, micro en main devant la foule, Iryna Bourdelles, la présidente de l’AFUCA, que nous avions rencontrée l’année dernière pour une interview. « Malheureusement, la guerre a pris beaucoup de vies, a-t-elle poursuivi. Et pendant ces deux ans, on a entendu beaucoup d’histoire tristes. Cela va hélas continuer mais l’important c’est qu’aujourd’hui dire : ‘Je suis Ukrainien’, cela veut dire : ‘Je suis libre’. Aujourd’hui, c’est devenu un honneur de dire : ’Je suis Ukrainien’ ! ».
Sirène et bruits de bombes
Parti du Palais de l’Agriculture, dans le quartier de Magnan, le défilé s’est déplacé le long de la Promenade des Anglais sur un peu plus d’1 km jusque devant l’Hôtel Negresco, le bâtiment le plus célèbre de la cité azuréenne. Comme cela avait été le cas au départ de la manifestation, à la fin du cortège le bruit effrayant des sirènes a retenti dans les haut-parleurs, ainsi que des sons d’explosions et de bombes enregistrés, illustrant le climat de terreur dans lequel est plongée quotidiennement la population ukrainienne. Mimant ce que vivent des centaines de milliers de personnes près du front, les manifestant se sont agenouillés sur le sol, dans le silence et le recueillement.
« Merci à tous d’avoir été ici aujourd’hui. Il faut comprendre que ce conflit est aux portes de l’Europe » a dit à son tour au micro, Olga Monakh, la vice-présidente de l’AFUCA. « Et quand on dit qu’aujourd’hui les Ukrainiens défendent l’Europe, une Europe libre, indépendante et souveraine, ce ne sont pas juste des paroles ! ». « Il faut être vigilants aujourd’hui face à la propagande russe » a-t-elle repris, d’un ton solennel. « Je veux parler de cette opération dénommée ‘Portal Kombat’ qui a été signalée par les services de renseignement français, a-t-elle précisé. Ils sont bien organisés et ils visent maintenant à affaiblir la coalition anti-Poutine à l’intérieur de l’Europe. Soyez vigilants, préparez-vous ! La Russie, ce n’est pas loin de chez vous ! ».
Un Niçois sur le front
Symbole du soutien français à l’Ukraine et originaire lui-même de Nice, Dylan Mordant avait tenu à être présent à la manifestation, tout de kaki vêtu. Engagé dans la Légion internationale, une brigade de volontaires semblable à la Légion étrangère, il était sur le front en Ukraine dès le 3 mars 2022. Il y est reparti en mars 2023 et vient de passer sept mois au combat. D’abord dans la région de Kreminna, dans la forêt noire de l’oblast de Louhansk, avant d’être déployé dans la région d’Avdïïka où il a affronté les milices privées Storm-Z, ces Russes libérés de prison pour aller se battre, en échange d’un salaire et d’une amnistie, à condition de rester en vie, évidemment.
« On est rattachés à une brigade de l’armée régulière ukrainienne. On est là pour appuyer les bataillons d’artillerie » explique Dylan. « Les Russes nous traitent de mercenaires, précise-t-il, mais ce n’est absolument pas le cas. Je suis parti par idéal car on voit bien que la Russie essaie depuis des années de nous déstabiliser » conclut-il, déterminé. Dans quelques semaines, Dylan repartira au front pour une troisième mission.
Christophe Carmarans pour France Ukraine News
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