C’est la tradition en France, le 2 février correspond à la Chandeleur, une fête chrétienne qui marque la fin du cycle de Noël. Comme Noël, l’Épiphanie ou l’Assomption, la Chandeleur intervient toujours à date fixe : le 2 février, car elle est associée à la présentation de Jésus au Temple, 40 jours après sa naissance. En France, elle est aussi connue comme le jour où l’on fait des crêpes. La Chandeleur tire en réalité son nom du mot latin « candelorum », qui signifie chandelles, en référence aux processions aux chandelles qui avaient lieu autrefois dans les églises pour symboliser la lumière du Christ et le renouveau spirituel.
Si la Chandeleur est célébrée sous différents noms dans plusieurs pays d’obédience chrétienne (Candelaria en Espagne et au Mexique, Candelora en Italie, Maria Lichtness en Allemagne, Candlemas au Royaume-Uni), il n’y a que dans l’univers francophone (France, Suisse, Belgique, Québec) qu’elle se manifeste par la dégustation des crêpes. Créées, il y a plus de 9 000 ans, en Égypte, les crêpes ont d’abord émergé en Bretagne au XIIIe siècle grâce à l’introduction du sarrasin en Europe après les croisades en Terre Sainte.
La farine de sarrasin, résistante et facile à cultiver sur les terres bretonnes, a donné naissance à la fameuse crêpe de sarrasin (ou galette bretonne), souvent accompagnée de garnitures salées. Ce n‘est que plus tard, au XVIe siècle, avec l’arrivée du blé tendre en France, que la version sucrée des crêpes s’est développée, préparée à base de farine de froment. C’est à cette période qu’il est devenu de coutume de préparer des crêpes à la Chandeleur en guise de symbole de prospérité et de bonheur pour l’année à venir. Par leur forme ronde et dorée, les crêpes évoquent en effet le soleil et le retour de jours plus longs. Une superstition populaire voulait que faire sauter la crêpe d’une main en tenant une pièce de monnaie dans l’autre apportait la fortune.
Les crêpes à la française sont cuites rapidement dans une poêle chaude légèrement huilée, souvent très fines et dorées sur les bords pour une circonférence de 30 cm en moyenne. Elles sont en général servies et mangées immédiatement avec une garniture sucrée ou salée. À la Chandeleur proprement dite, c’est néanmoins le sucré qui domine, surtout à l’heure du goûter quand il y a des enfants. Les accompagnements favoris sont, au choix, la confiture ou le chocolat fondu, mais aussi parfois du citron, du caramel, du miel, voire du Grand Marnier ou du Cointreau avec des oranges confites pour les crêpes flambées, sans oublier la crème chantilly pour les plus gourmands.
La recette traditionnelle des crêpes sucrées se compose de la façon suivante pour environ 15 crêpes : 250 g de farine, 3 œufs, 500 ml de lait, 50 g de beurre fondu, une pincée de sel, deux cuillères à soupe de sucre, une cuillère à soupe de rhum ou de fleur d’oranger. En ce qui concerne la préparation, tamisez la farine et ajoutez le sel et le sucre dans un saladier. Faites ensuite un creux dans lequel vous ajoutez les œufs. Puis commencez à mélanger en ajoutant progressivement le lait pour éviter les grumeaux. Incorporez alors le beurre fondu et l’arôme choisi (rhum, fleur d’oranger).
Attention : il faut ensuite laisser reposer la pâte pendant au moins 30 min au frais.
Dernières étapes : faites chauffer une poêle légèrement huilée et versez une louche de pâte, en inclinant la poêle pour bien répartir la pâte puis faites cuire environ 1 min de chaque côté jusqu’à ce qu’elles soient dorées, ce qui oblige à l’exercice délicat de faire sauter les crêpes une à une dans la poêle.
Largement répandues sur tout le territoire, les crêperies foisonnent en France dans toutes les régions. On en recense au moins 4 000 qui font aussi des galettes que l’on peut déguster toute l’année à des prix relativement modiques pour l’univers de la restauration. Le succès entre autres des fameux Breizh Café (17 en France et 4 au Japon) en témoigne : crêpes et galettes ont l’avenir devant elles, en France et en dehors.
Christophe Carmarans pour France Ukraine News
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