Dérégulé depuis 2007 pour les particuliers, le marché de l’électricité a connu de nombreuses transformations en France. Bien choisir son fournisseur est capital pour des millions de foyers.
D’abord, un peu d’histoire. Jusqu’en 1996, c’est Électricité de France (EDF), entreprise publique, qui avait le monopole de la distribution de l’électricité en France. La dérégulation a commencé en 1999 pour les entreprises consommatrices d’électricité supérieures à 100 GWh (gigawatts/heure) suite à une directive européenne en faveur de l’ouverture à la concurrence dans tous les pays membres de l’UE.
À partir de 2007, le marché de l’électricité a été ouvert à la concurrence pour les particuliers dans le but de faire baisser les prix, de renforcer l’efficacité du marché et de développer les énergies renouvelables. Les résultats de cette dérégulation sont néanmoins controversés. Si certains observateurs estiment que la concurrence a effectivement conduit à une baisse des prix de l’électricité en France, d’autres jugent au contraire que la dérégulation a conduit à une hausse, notamment en raison de la volatilité des prix du gaz naturel, une source d’énergie encore importante dans le mix énergétique français (5,9 % en 2021, 15% en 2023).
Bien choisir, c’est possible
Symbole de cette transformation : le compteur Linky qui permet de transmettre des informations à distance. Il offre l’avantage de relever la consommation d’électricité en temps réel, permettant ainsi aux consommateurs de mieux maîtriser leur consommation. Le Linky sert aussi à détecter les anomalies sur le réseau et il simplifie également le changement de fournisseur. Bien qu’objet de critiques, au 31 décembre 2022 le compteur Linky équipait 92,3% des foyers français soit 35,6 millions de compteurs.
Pour bien choisir son fournisseur, il n’y a pas de formule toute faite. Tout dépend de votre type d’habitation, de vos équipements électriques, du nombre de personnes vivant sous votre toit et donc de vos besoins en électricité. L’abonnement varie selon la puissance du compteur qui dimensionne l’installation électrique. Il faut savoir que cette puissance est mesurée en kilovoltampères (kVA) et non en kilowatts/heure (kW/h), comme on aurait tendance à le penser.
Les offres de marché, proposées par les fournisseurs alternatifs sont, elles, libres de prix (prix fixe, prix indexé ou tarification dynamique). Elles se distinguent en fonction de différents critères, notamment le prix du kWh, la durée du contrat et l’origine de l’électricité.
Bonne nouvelle, deux sites internet fiables permettent d’évaluer vos besoins et de choisir le fournisseur le mieux adapté à votre habitation :
- celui de Service Public France (https://franceukrainenews.org/x8rc)
- celui du magazine Que Choisir (https://franceukrainenews.org/bl0i)
Il est indispensable de les consulter car les tarifs varient selon les opérateurs mais aussi selon la formule de consommation que vous adoptez.
Le tarif réglementé
Le tarif également appelé Tarif Bleu, est proposé par l’opérateur historique, EDF. Fixé par l’État, il est révisé chaque année en fonction des coûts de production et de distribution de l’électricité. Le Tarif Bleu est proposé en deux options tarifaires : l’option Base : le prix du kWh est le même 24h/24 et 7j/7. Ou bien l’option Heures Pleines/Heures Creuses : le prix du kWh est plus élevé en heures pleines (HP) qu’en heures creuses (HC), lesquelles sont généralement la nuit et le week-end.
Bientôt la fin du bouclier
On va terminer par le sujet qui fâche : la fin annoncée du bouclier tarifaire, ce dispositif mis en place par le gouvernement en février 2022 pour limiter la hausse des prix (sans lui, elle aurait été de 74,5% !). Il consiste à geler les tarifs réglementés de vente d’électricité pour les particuliers et les petites entreprises disposant d’un compteur de moins de 36 kVA. S’il a été prolongé à plusieurs reprises, le bouclier tarifaire est progressivement réduit depuis le 1er août 2023. Il devrait être supprimé à la fin de l’année 2024. Sa disparition ne sera pas sans conséquence pour des millions de foyers.
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Christophe Carmarans pour France Ukraine News