La fête de la Toussaint est célébrée chaque 1er novembre en France et majoritairement dans tous les pays où prédomine la religion catholique. Il s’agit de la fête de tous les saints, reconnus comme tels par la canonisation, ou inconnus. Cette fête témoigne de l’espérance chrétienne devant la mort. Contrairement aux autres grandes fêtes chrétiennes comme Noël ou Pâques, la Toussaint n’a pas son origine dans les textes bibliques.
Elle a été instituée pour célébrer les martyrs au IVe siècle par les Églises d’Orient et au Ve siècle à Rome. Elle est devenue plus tard celle de tous les saints. Dans les premiers temps de l’Église, la fête de la Toussaint avait lieu le dimanche après la Pentecôte avant d’être déplacée une première fois en 610, à la date du 13 mai, par le pape Boniface IV. Un siècle plus tard, la Toussaint fut transférée définitivement au 1er novembre par le pape Grégoire III. Il dédicaça ce jour-là une chapelle de la basilique Saint-Pierre de Rome en l’honneur de tous les saints.
En 998, le monastère bénédictin de Cluny (Saône-et-Loire) instaura la commémoration de tous les frères défunts, le 2 novembre. Cette pratique s’étendit aux autres monastères, puis aux paroisses desservies par le clergé. Au XIIIe siècle, Rome inscrivit ce jour de commémoration sur le calendrier de l’Église universelle. A la fin du XVe siècle, les prêtres dominicains espagnols instaurèrent la coutume de célébrer trois messes le 2 novembre. Benoît XIV accorda alors ce privilège aux prêtres du Portugal, d’Espagne et d’Amérique Latine. Et en 1915, Benoît XV l’étendit à tous les prêtres.
En France, bien que le 1er novembre soit consacré aux saints, il est également associé au souvenir des morts, traditionnellement célébré le lendemain, le 2 novembre, lors de la Commémoration des fidèles défunts. Cependant, la coutume de visiter les cimetières pour honorer les proches disparus a fait de la Toussaint un jour de recueillement et de mémoire pour les familles. Elle est devenue un jour férié en France en 1801, année du Concordat signé entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII, un accord qui instituait plusieurs jours fériés religieux afin de permettre aux Français de célébrer certaines fêtes chrétiennes.
La crémation de plus en plus courante
Si la Toussaint reste une fête solidement ancrée dans la tradition, les rites sont en train de changer, en particulier celui de la crémation. Également connue sous le nom d’incinération, cette technique funéraire consiste à faire brûler puis à réduire en cendres le corps de la personne décédée. La famille récupère ensuite ces cendres dans une urne puis, selon les volontés du défunt, elle les disperse ensuite dans un ou plusieurs endroits : dans la mer, dans un jardin, dans un lieu ayant un sens pour celui qui est parti ou pour ceux qui restent.
Dans les années 1980, la crémation restait marginale en France, représentant seulement environ 1 % des obsèques. Depuis les années 2000, elle a connu une augmentation régulière et cette tendance s’est encore accentuée au cours de la dernière décennie. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution : une moindre influence des traditions religieuses, des considérations financières (la crémation est généralement moins coûteuse que l’inhumation) et une augmentation des installations de crématoriums à travers le pays. De plus, elle est désormais tolérée par l’Église catholique, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Aujourd’hui, environ 40 % des obsèques en France sont des crémations, un chiffre qui a fortement progressé et continue de croître chaque année. Dans certaines régions, comme les grandes villes, la crémation atteint même 50% des obsèques. En Ukraine, environ 10 % des obsèques sont des crémations, un pourcentage qui reste faible comparé à l’Europe de l’Ouest.
Christophe Carmarans pour France Ukraine News
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