La commémoration du 11 novembre, qui célèbre l’armistice ayant mis fin à la Première Guerre mondiale en 1918 demeure une date très importante pour les Français de toutes les générations.
Même s’il ne reste plus aucun survivant de la Première Guerre mondiale dans le monde (le dernier soldat français à avoir participé au conflit, Lazare Ponticelli, est décédé en 2008 à l’âge de 110 ans), la commémoration du 11 novembre garde une très haute charge symbolique en France. Cette date du 11 novembre 1918, qui marque la signature de l’armistice entre la France et l’Allemagne à 5h15 du matin dans un wagon au milieu de la forêt de Compiègne, à 90 km au nord de Paris, reste gravée dans l’imaginaire national comme la fin d’une épreuve aux proportions gigantesques.
C’est ce même jour de 1918, à 11h00, que les combats cessèrent définitivement, mettant fin à une guerre, dont beaucoup jurèrent à l’époque qu’elle serait la « der des der » (la dernière des dernières), tellement elle fut meurtrière (https://franceukrainenews.org/z15z). Le bilan parle de lui-même : plus de 9 millions de morts au combat et presqu’autant de civils, dont 1,4 million de morts français ajoutés à 4 millions de blessés et 8,7 millions de combattants.
Un traumatisme national
Ce conflit fut vécu comme un véritable traumatisme dans une France qui ne comptait en 1914 que 39,4 millions d’habitants. La commémoration du 11 novembre en France a été instaurée dès 1919, organisée initialement par les associations d’anciens combattants. C’est en 1922 que le gouvernement français a décidé d’institutionnaliser cette commémoration en décrétant un jour férié, le « Jour de l’Armistice ». C’est cependant dès 1920 que la tombe du Soldat Inconnu a été placée sous l’Arc de Triomphe à Paris. Mais ce n’est que le 28 janvier 1921 que la dépouille d’un soldat mort au combat y a été déposée.
Cet hommage rendu à un soldat non identifié représentait alors tous ceux qui avaient donné leur vie pour la France durant la guerre sans bénéficier de la moindre cérémonie. Depuis 1923, la tombe est marquée par une flamme éternelle (https://franceukrainenews.org/1tdo) qui est ravivée tous les soirs à 18h30. Elle symbolise le souvenir éternel des soldats morts pour la patrie et dont les corps n’ont pas été retrouvés ou identifiés. Cette tombe du Soldat Inconnu est devenue un lieu central de commémoration nationale.
Depuis 1923 en effet – hormis durant l’occupation nazie – la cérémonie officielle du 11 novembre se déroule sous l’Arc de Triomphe en présence du président de la République, des membres du gouvernement, des représentants des armées et des associations d’anciens combattants. La loi du 28 février 2012 (https://franceukrainenews.org/gj71) a d’ailleurs transformé le « Jour de l’Armistice » en « Journée nationale d’hommage aux morts pour la France ». Cette loi a ainsi étendu la commémoration à tous les morts pour la France, y compris ceux qui sont tombés dans les conflits postérieurs à la Première Guerre mondiale.
Les cent ans du ravivage de la flamme
C’est pourquoi en cette année 2023 qui marque les cent ans du ravivage de la flamme du souvenir par André Maginot, ministre de la Guerre en 1923, le président Emmanuel Macron devrait prendre la parole « de manière solennelle » à 11h10 devant cent porte-drapeaux pour rappeler le sens de ce symbole du Soldat Inconnu, indique-t-on à l’Élysée. Pour souligner le caractère particulier de ce 11 novembre, la Patrouille de France volera au-dessus de l’Arc de Triomphe sur lequel seront projetées une série d’images.
La cérémonie se déroulera selon le rituel suivant : arrivée des invités officiels à 10h30, défilé des troupes à 10h45, arrivée du président de la République à 11h00, sonnerie du clairon à 11h03, minute de silence à 11h05, dépôt de gerbes de fleurs à 11h08, discours présidentiel à 11h10, chant de la Marseillaise à 11h20 et fin de la cérémonie à 11h25. Une autre cérémonie sera organisée sous l’Arc de Triomphe sans le chef de l’État, à 18h30, l’heure du ravivage quotidien de la flamme. Objectif : célébrer l’ensemble des bénévoles, non combattants, qui participent à faire vivre cette histoire de « la Grande Guerre ».
Christophe Carmarans pour France Ukraine News
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