Vous l’avez forcément constaté : il y a une différence notable entre le montant de votre salaire et ce que vous touchez réellement chaque fin de mois. C’est la différence entre le « brut » et le « net ». En France, les charges patronales et salariales sont calculées à partir du salaire brut du salarié. Ces charges servent à financer le système social français, considéré comme l’un des plus redistributif du monde. Le salaire brut correspond à la rémunération totale, avant déduction des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.
Autour de 22% de cotisations
Commençons par les cotisations sociales prélevées sur le salarié. Elles s’élèvent en moyenne à 22% du salaire brut, un pourcentage qui varie légèrement en fonction du type de contrat de travail : Contrat à durée indéterminée (CDI), contrat à durée déterminée (CDD), contrat d’apprentissage ou contrat stagiaire. Ces cotisations comprennent les prélèvements suivants (nb : pour simplifier nous nous basons sur le cas d’un salarié en CDI, régime qui concernait 72,4% des salariés en 2022) :
- La CSG (Contribution sociale généralisée). Elle permet de financer la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), la caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) et l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Elle est calculée sur 98,25 % du salaire brut et s’élève à 9,6 % de celui-ci. À la CSG, vient s’ajouter la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale), qui ajoute 0,5% au prélèvement sur 98,25 % du salaire brut.
- L’Assurance vieillesse. Elle permet de financer les retraites de base des salariés. Pour ceux de la tranche 1 (jusqu’à 3 666 € de revenus bruts mensuels), le taux est plafonné à 6,90% du salaire brut. Pour les salariés de la tranche 2 (au-dessus de 3 666 € bruts mensuels), le taux monte de 0,40% pour passer à 7,30% du salaire brut.
- La retraite complémentaire (3,15%) à laquelle vient s’ajouter la CEG (Contribution d’équilibre générale) suite à la fusion en 2019 avec l’organisme de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Comme pour l’assurance vieillesse, la CEG comporte deux tranches : 0,86% du salaire brut pour les salaires inférieurs à 3 666 € bruts mensuels, 1,08 % pour les revenus supérieurs à 3 666 €.
Plus cher pour l’employeur
Le deuxième volet des cotisations concerne la part patronale, c’est-à-dire les cotisations versées par l’employeur aux différents services sociaux. L’employeur paye lui aussi pour l’Assurance vieillesse et la retraite complémentaire, mais à des taux légèrement supérieurs que ceux du salarié.
Il verse de surcroît des cotisations à l’Assurance maladie, maternité, invalidité, décès (entre 7% et 13% du salaire brut) ; à la Contribution solidarité autonomie (CSA) ; aux Accidents du travail et maladies professionnelles, taux qui varie en fonction de la taille, de l’activité de l’entreprise, ainsi que de la fréquence des sinistres.
L’employeur cotise également pour l’Assurance chômage (4,05% du salaire brut) ; le Régime de garantie des salaires (0,15%) ainsi qu’aux Caisses de retraite complémentaires (4,72% pour la tranche 1, 12,95% pour la tranche 2). Au final, la part patronale se situe, suivant les cas, entre 25 et 42% du salaire brut. Selon la convention cela pourrait aller plus loin.
Si cet exposé vous a paru fastidieux, il existe un outil très pratique consultable en ligne sur le site du gouvernement : le Code du Travail Numérique. Quelle que soit votre situation, il vous permettra de calculer exactement le montant de vos cotisations poste par poste. Ainsi, en prenant l’exemple d’un salaire en CDI de 2 500 EUR (le salaire médian en France en 2023), vous pourrez constater que votre salaire net s’élèvera exactement à 1 957 EUR et à 1 848 EUR après impôt. Bonnes recherches !
Christophe Carmarans pour France Ukraine News
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