A l’occasion de la journée internationale de sensibilisation au papillomavirus, le 4 mars dernier, le président Macron a annoncé le lancement d’une campagne de vaccination gratuite pour tous les collégiens de France entrant en 5ème à la rentrée prochaine. Les enfants ukrainiens peuvent-ils bénéficier de ce vaccin, et celui-ci comporte-t-il des risques ?
Qu’est-ce que le HPV (Human Papillomavirus) ? Faut-il vacciner les jeunes filles ukrainiennes ?
Le papillomavirus est responsable de l’immense majorité (plus de 95 %) des cancers du col de l’utérus. Il représente chaque année 6000 nouveaux cas en France, et 600 000 dans le monde avec 340 000 décès à son actif.
Pour protéger les jeunes filles ukrainiennes contre la survenue de ce cancer à l’âge adulte, il est important de leur proposer ce vaccin. Depuis 2018, tous les pays d’Europe pratiquent la vaccination. Au total, dans le monde, 115 pays vaccinent les enfants, mais ce n’est pas le cas en Ukraine. En France, la vaccination anti-HPV est gratuite pour les jeunes Ukrainiens, garçons ou filles, comme pour tous les élèves de leur âge résidant en France
Les garçons sont-ils concernés ?
Oui ! Même si vacciner les filles demeure la priorité, la vaccination a été étendue aux garçons depuis 2021 en France, car ils peuvent également être porteurs du virus et tomber malades : 25 % des cancers provoqués par le HPV surviennent chez les hommes sous forme de cancers de l’anus et du pénis (450 cas par an en France).
Filles et garçons confondus, la campagne de vaccination annoncée le 4 mars vise à protéger 800 000 élèves par an contre les cancers liés aux HPV.
Y-a-t ’il un âge limite pour en bénéficier ?
Le vaccin protège à près de 100% s’il est injecté avant le début de la vie sexuelle. Ainsi, seuls les enfants âgés de 11 à 14 ans sont concernés. Toutefois, un rattrapage est pour les adolescents de 15 à 19 ans, non vaccinés. Entre 15 et 19 ans, votre enfant peut donc bénéficier de ce rattrapage, s’il n’a pas été vacciné avant (cette vaccination ne se pratiquant pas en Ukraine).
Comment est-on infecté par ce virus ?
Le papillomavirus se transmet par voie sexuelle, mais aussi par contact de la peau et des muqueuses, le plus souvent lors de rapports sexuels. C’est pourquoi le préservatif peut limiter le risque d’infection, mais n’est pas totalement efficace. Seule l’est la vaccination.
Ce vaccin comporte-t-il des risques ?
La surveillance du vaccin est excellente, puisque plus de 300 millions de doses ont été distribuées dans le monde depuis 10 ans. Aucun effet secondaire grave n’a été observé, en dehors des réactions immédiates lors de la piqûre : rougeur, douleur et/ou démangeaisons au point d’injection, pic de fièvre, céphalées.
Est-ce que ça marche ?
Oui ! Par exemple, en Australie, où l’on vaccine les filles depuis 2007 et les garçons depuis 2013, le succès des campagnes de vaccination, associées au dépistage, fait entrevoir une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici une quinzaine d’années.
Cette vaccination est-elle payante ? Obligatoire ?
Le vaccin n’est pas obligatoire et nécessite l’accord parental. Le Gardasil 9 est administré gratuitement par des professionnels de santé (infirmiers, médecins) à raison de 2 doses espacées d’au moins 6 mois.
Est-ce utile de vacciner un enfant ukrainien s’il repart en Ukraine et sans dose de rappel ?
Même si 2 ou 3 doses sont parfois préconisées, l’OMS vient d’établir qu’une seule dose serait suffisante : d‘où l’intérêt de faire ce vaccin en France, même si l’Ukraine ne pratique pas cette vaccination. Une seule vaccination permet à l’enfant d’être protégé tout au long de sa vie.
D’une manière générale, le gouvernement français considère que les vaccinations qui ne sont pas pratiquées en Ukraine doivent être rattrapées chez les enfants et les jeunes adultes, conformément au calendrier vaccinal français. C’est le cas du HPV mais aussi du méningocoque C, et du pneumocoque.
(Source : Service public.fr, Ameli.fr, Vidal, Haut Conseil de la santé publique)
Anne-Charlotte Lacroix pour FranceUkraineNews
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